L’Administration Pénitentiaire au bord de l’implosion

La société française est confrontée actuellement à des attaques inqualifiables vis-à-vis des personnels de l’Administration Pénitentiaire.

En effet, des actions violentes qui semblent coordonnées ont été menées contre des établissements, les véhicules des agents et même leur domicile, jusqu’à des menaces personnelles.

L’ANVP se positionne clairement en soutien des personnels pénitentiaires qui sont autant victimes de la situation pénitentiaire actuelle que les personnes détenues.

La situation actuelle résulte de la convergence de différents facteurs :

La surpopulation structurelle

D’une part les politiques pénales se durcissent. Elles ne cessent d’augmenter le nombre de délits et crimes tout en augmentant la lourdeur des peines, ce qui, sans avoir d’effet sur la criminalité ou la récidive, a mécaniquement un effet direct sur l’augmentation de la surpopulation carcérale.

L’insuffisance de personnel structurelle

Le nombre de postes alloués à l’Administration Pénitentiaire est indexé sur le nombre de places et non sur le nombre de personnes incarcérées, ce qui signifie que le nombre d’agents théorique serait adapté à 62000 détenus soit un sous-effectif structurel de 35%

L’insuffisance de personnel conjoncturelle

Malheureusement, tous les postes disponibles ne sont pas pourvus, un déficit au moins égal à 10% est constaté, ce qui porte le sous-effectif à 45%.

Mais attention, le sous-effectif de 45% est une moyenne, qui passe bien au-delà dans les maisons d’arrêt les plus surpeuplées.

Il est clair que cette insuffisance de personnel pénitentiaire induit un nombre croissant de dysfonctionnements : accès limité aux activités, aux parloirs, aux soins pour les détenus ; conditions de travail difficiles voire impossibles à tenir pour les personnels ; découragement et lassitude pour tous.

Une évolution profonde attendue

Malheureusement la prison n’est jamais parvenue à limiter suffisamment la récidive, il est évident qu’une situation aussi dégradée ne pourra que la rendre encore moins efficace.
Seule une révision globale du système permettra de normaliser la situation sur le long terme.