Réunion régionale Paris - Ile de France le 25 mars 2023

Samedi 25 mars, s'est tenu à l'Ecole Nationale de la Magistrature à Paris, la réunion régionale Paris Ile de France de l'ANVP.

Le site de l'ENM, parfaitement situé a centre de Paris, dans un quartier ô combien historique est idéal pour ce type de réunion et l'ANVP remercie chaleureusement l'ENM d'avoir accepté d'accueillir sa réunion en ses murs.

Une cinquantaine de visiteurs de la région étaient présents soit environ un tiers de l'effectif.

Programme

La réunion s'est déroulée en deux temps :

• Matin : les actions en cours, les relations avec l'Administration Pénitentiaire, avec la présence de Madame Isabelle LIBAN, adjointe au Directeur Interrégional des Services Pénitentiaires de la Région, Monsieur Scotto,
• Après-midi : présentation et table ronde avec les associations oeuvrant dans le champ de la réinsertion des personnes placées sous main de justice :
  • Auxilia, réprésentée par Alain PETIOT
  • MRS (Mouvement de Réinsertion Sociale), représentée par Gilles FÉNÉON
  • Faire, représentée par Elodie ELIZADE
  • L'Ilot, représentée par Paul COSTA de BEAUREGARD
  • Wake up café, représentée par Cécile DELEPLANQUE

Actions de l'ANVP en Ile de France

Les principales actions en cours en Ile de France vont vers les jeunes et le milieu ouvert.

Jeunes

Au plan national, l'ANVP est sur le point de signer une convention avec la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunes) dans le but de permettre une présence des visiteurs auprès des jeunes incacérés, en quartier mineurs d'établissements pour majeurs, ou en EPM (Etablissement Pour Mineurs), celui de Porcheville en Ile de France.

Dès la convention signée, le déploiement sera organisé afin de permettre à tous les jeunes pouvant avoir un intérêt à rencontrer un visiteur de prison de pouvoir le faire avec des personnes spécialement formées pour assurer cette mission.

Accompagnement en milieu ouvert

L'autre axe de développpement de l'ANVP en Ile de France est le milieu ouvert à travers le dispositif "Hors les Murs" ayant fait l'objet d'une expérimentation réussie et actuellement en phase de déploiement

L'objectif l'accompagnement en milieu ouvert est de permettre aux personnes placées sous main de justice, mais pas incarcérées, de bénéficier du soutien d'un visiteur-accompagnant qui, comme son nom l'indique accompagne, sans jamais faire à la place.

Le visiteur accompagnant est un complément au dispositif de suivi de personnes placées sous main de justice, il s'articule avec tous les professionnels agissant ensemble sans jamais interférer.

Le dispositif déjà actif dans le Val de Marne depuis plusieurs année poursuit son développement en Ile de France en Essonne, Yvelines et Seine et Marne.

Intervention de Madame Isabelle Liban

Madame Isabelle Liban a un profil atypique, avec une expérience privé / public l’ayant menée au sein de l’Administration Pénitentiaire à tenir des postes de surveillante, CP, CPIP, Directrice d’établissement.

Adjointe au DISP depuis 8 mois, son champ d’action couvre 17 établissements et 13500 personnes détenues pour 10000 places, ce qui se traduit par une surpopulation en Maisons d’Arrêt moyenne de et 151% avec des taux maximum supérieurs à 180%, en particulier à Villepinte.

Pour le milieu ouvert 25000 personnes sont suivis par un effectif de CPIP notablement insuffisant les conduisant à suivre plus de100 dossiers pour une cible située à 60.

Du point de vue ressources humaines, la région manque de 500 agents pour un effectif théorique de 8000, avec une ancienneté très faible, phénomène ayant atteint un paroxysme à l’établissement d’Osny, actuellement sous contrôle.

Madame Liban a rappelé la position très particulière des visiteurs de prison les obligeant à toujours garder la bonne distance avec les personnes visitées, faire preuve d'une grande prudence et d'un strict respect du règlement intérieur de chaque établissement, notamment quant à la transmission d’objets aux personnes détenues (livres, journaux…) qui nécessitent une autorisation fomelle.

De même, il est important que les visiteurs qui ont à cœur d’aider les personnes qu’elles visitent se rappellent que l’indigence qui ouvre le droit à des aides est déterminée par des critères précis : être sans ressources sur son compte, avoir passé 2 mois sans mandat, demander un travail.

Les visiteurs, même si toute leur action tend vers la réinsertion ne sont pas des acteurs directs de cette dernière qui doit passer par les SPIP et les organismes spécialisés.

Isabelle Liban s’est montrée très favorable à ce que les visiteurs trouvent dans chaque établissement leur juste place, en articulation avec l’ensemble des acteurs institutionnels dans un objectif de synergie positive.

Associations du champ de la réinsertion

Sans être à proprement parler une association de réinsertion, l'ANVP a pour objectif que sa présence auprès des personnes sous main de justice  y contribue, notamment à travers les informations apportées, les sujets débattus.
Une meilleure connaissance des acteurs du secteur permettra d'améliorer la synergie entre l'ANVP est les acteurs concernés.

Auxilia

Auxila intervient sur trois champs : Hébergement Insertion, Enseignement à Distance, Réadaptation professionnelle pour presonnes handicapées.

MRS

MRS intervient pour apporter une assistance notamment administrative, assure l'hébergement dans 38 chambre et apporte une aide matérielle en nature.

Faire

Faire intervient essentiellement sur l'insertion professionnelle à travers des diagnostics et des accompagnements individuels ou collectifs, ainsi que le PPAIP  : programme personnalisé d'accompagnement à l'insertion professionnelle.

L'Ilot

L'Ilot intervient principalement à travers une maison d'accueil ouverte également à des personnes qui ne sont pas sous main de justice, anis qu'en animant des ateliers d'insertion.

Wake up café

Wake up café intervient en détention à travers des ateliers culturels en particulier, et à l'extérieur sans limite de temps. Wake up café a aussi un restaurant d'application pour favoriser la réinsertion de personnes prises en charge.

Points saillants débattus avec les associations

A l’unanimité , les associations représentées estiment avoir de très bonnes relations avec les SPIP,  car ils s'appuient sur elles pour les sorties des détenus, les moyens des SPIP étant insuffisants par rapport au nombre de sortants – Sur 100 sorties, il n’y aurait que 20 qui seraient réellement accompagnées pour éviter la récidive !

Les personnes détenues peuvent écrire aux associations de son choix, suite à quoi l'association concernée se rapproche de leur CPIP pour ouvrir (ou non) un dossier.

Les associations ne sont pas à même de fournir un certificat d’hébergement pour faciliter la sortie du détenu, et c’est bien un des sujets bloquants pour leur sortie et leur accompagnement.

Pour l’Association « Faire » , la personnne  est aidée pour un délai maximum de 4 mois.
Pour Wake up, la durée est illimitée car le détenu peut devenir membre de l’Association pour être le témoin de sa réussite auprès d’autres détenus – c’est une des originalités de Wake up .

Le rôle du visiteur de prison est principalement de parler aux détenus de ces associations et de ce qu'elles peuvent leur apporter, notamment pour éviter la récidive.

Conclusion

Un grand merci à tous les intervenants pour leur apport et aux participants pour leur implication et la richesse des échanges.

Mieux se connaître est le gage d'une efficacité collective servie par une plus grande fluidité dans les échanges et les actions.

Et pour les membres ANVP, plus d'information en cliquant ICI